On vit dans des boîtes

En 1969, sur l’album Let it bleed (« Que ça saigne »), les Rolling Stones chantaient You can’t always get what you want. Il est de ces entretiens qui laissent aussi un goût de trop peu. En terrasse de l’impeccable restaurant d’Yves Camdeborde, récemment repris par Bruno Doucet, la nuit était déjà bien avancée, il pleuvait fort, nous étions souvent interrompus, nos verres se cassaient, enfin nous n’avons pu aborder que la moitié des sujets prévus… Le Professeur Alexandre Denoyer avait pourtant accepté de venir professer à la table du Comptoir du Relais Η avant de participer à la e-SFO d’automne le lendemain matin puis de rentrer à Reims. Avec l’aide du Dr Sylvère Dupont-Monod, fidèle camarade et soutien de Mon Œil! de la première heure, nous avons beaucoup bavardé, beaucoup bu et beaucoup appris. 

Entre des anecdotes sur les vertus de l’autodéfense, les œuvres de bienfaisance inattendues des horlogers suisses, nous avons surtout parlé de myopie ; nous sommes une revue sérieuse. Mais la myopie, aussi vaste soit-elle, sera souvent un prétexte pour parler de sujets plus larges, médicaux ou sociétaux, de la tolérance à l’astigmatisme congénital comme à l’écart aux normes, des longueurs d’onde de la lumière naturelle et artificielle qui pourraient nous sauver, ou de savoir si les pieds comme les yeux peuvent grandir toute une vie, ou si les myopes forts ont, oui ou non, un rapport plus singulier à l’existence ?

SDM — Chers amis ! 

AD — Est-ce que vous savez, chers amis, que c’est dans ce restaurant que j’ai embrassé ma femme pour la première fois.

MG — Euh… c’est bien pour ça qu’on l’a choisi… 

Mao — Bonsoir Messieurs, si vous êtes prêts je vais prendre la commande.