J’ai vu longtemps. J’ai vu beaucoup. J’ai marché, j’ai couru, grisé de ma propre vitesse. J’ai voyagé, prédateur émerveillé des beautés du monde, happant au hasard des lambeaux de ciel, des carrés verts, des miroirs bleus. J’ai dérobé des regards et des sourires, escaladé des arcs-en-ciel, fixé des étoiles, ces fleurs dorées de l’ombre.
Je triomphais, jamais rassasié, assuré de la pérennité des choses.
C’est alors que survint l’heure d’enjamber le crépuscule. Court-circuit. Noir plongeon. Il ne faut jurer de rien. Quel obscur et facétieux enchanteur m’avait ainsi jeté de la poudre aux yeux. Qu’était-il advenu de la vaste clarté qui m’enveloppait ? Pourquoi dessins et contours, dimensions et couleurs s’estompaient-ils ? Mauvais rêve ? Non. Je me frottais en vain les yeux, les écarquillais. Nulle lueur.
Où et comment reconquérir la lumière perdue ?
Désolation. Abattement. Sidération incrédule. Effroi de l’enfant dans le noir. Conte cruel.
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